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30 octobre 2023, j’ai la bonne idée de monter sur une balance. Chose que je n’avais pas dû faire depuis environ 5 ans. Je ne m’attendais pas à grand-chose, mais voir noir sur blanc 3 chiffres sur la balance m’a fait quelque peu réagir. Pour l’historique rapide, à 25 ans je faisais 1,85 m pour 72 kg. 8 ans après, la barre des 3 chiffres fait mal, autant physiquement que moralement.

Globalement, j’ai toujours aimé le sport, mais je n’ai jamais été un grand sportif. Préférant le regarder que le faire, l’idée d’aller dans une salle de sport ne m’a jamais traversé l’esprit. Mais bon, maintenant que le constat est là et qu’un semblant d’envie d’améliorer les choses pointe le bout de son nez, il va bien falloir faire quelque chose pour remédier à tout ça. L’algorithme YouTube faisant son job, à force de regarder des vidéos sur le sujet, je tombe de plus en plus sur des vidéos de course à pied. Que ce soit des vidéos d’élites ou de purs amateurs qui se lancent des défis personnels, une constante semble apparaître : Ces gens semblent heureux. L’idée fait doucement son chemin et semble même me donner envie. Après plusieurs heures sur YouTube et de nombreux podcasts écoutés, je me surprends à n’avoir qu’une envie : courir. Allez, c’est décidé, samedi je vais courir.

Day one

1er novembre, température extérieure de 6 degrés, mon plus beau tee-shirt sur le dos, de jolies baskets achetées une bouchée de pain sur Vinted aux pieds, l’Apple Watch chargée à 100%, c’est parti. N’ayant aucune notion d’allure, de fréquence cardiaque, de cadence, je fais tout au feeling. Autant dire que le feeling n’y était pas et la sentence s’est vite fait ressentir. 1,2 km plus tard et l’impression de vomir mes poumons, l’égo en prend un sacré coup. Il fallait clairement se rendre à l’évidence : je suis un loukoum.

Bizarrement ce constat m’a bien plus motivé que l’inverse. Je me renseigne de plus en plus sur l’entraînement, sur les notions de zones de fréquence cardiaque, sur l’endurance fondamentale etc. Au fil de mon apprentissage, j’apprends également le concept du “courir doucement pour courir plus vite”. Pour résumer, compte tenu de mon état physique, chercher la performance est inutile. L’idée est d’avant tout apprendre à tenir l’effort, habituer le corps à cette nouvelle lubie et le temps fera le reste. J’enchaîne donc les petites sorties en alternant “course”/marche (je mets course entre guillemets car clairement on est plus sur de la marche rapide que de la course :D) et augmente progressivement les distances. Courir devient une habitude plutôt qu’une contrainte.

1 mois

Nous sommes le 1er décembre, et j’ai, mine de rien, couru 42 km (tout un symbole…) en 1 mois. Pas de gros exploit sportif, mais la régularité m’étonne moi-même. Je marche de moins en moins, et je commence même à y prendre du plaisir. Le plus étonnant dans tout ça, c’est qu’on est en plein période hivernale. Je cours uniquement le soir, de nuit, avec des températures avoisinant les 0°C. Si mon moi d’il y a 2 mois m’avait vu courir à la frontale un soir de décembre, il se serait bien marré.

La magie de Strava

L’avantage avec la course à pied, c’est qu’on a énormément de données. Il est très facile de suivre sa progression, et c’est plutôt factuel. Comme tout bon runner qui se respecte, le compte Strava est un incontournable. À la manière de LinkedIn, les gens sont plutôt bienveillants là-bas. Ils savent que t’es nul mais ne te le disent pas.

Mais Strava peut être contre-productif : tu es forcément tenté de te comparer aux autres. Et si ton niveau est proche du néant, d’avoir honte de ton temps. Alors tu essaies de faire des trucs débiles, de battre tes records personnels pour montrer au monde que parfois tu n’es pas si nul que ça.

Mais au final, je me suis vite rendu compte que tout le monde se moque de mon temps. Comme tout le monde se moque de tes photos Instagram à l’île Maurice. Il y a toujours plus fort et plus rapide.

J’ai également découvert un drôle de concept : si ce n’est pas sur Strava, ça n’a pas existé. Parfois tu veux tellement “prouver” que tu cours, que si par malheur ta montre a buggé et n’a pas enregistré ton run, ben c’est comme si tu n’avais rien fait.

Montrer aux gens ce que tu fais devient une priorité, au-delà de le faire réellement. La magie des Kudos 🙂

Greg

Au travers d’un podcast, j’ai découvert un drôle de personnage : Grégoire Chevignard, un mec qui n’avait jamais couru de sa vie pour finir sur une des courses les plus dures du monde. Il retrace tout son parcours dans son livre disponible un peu partout.

Difficile de parler de ce livre sans spoiler toute sa biographie, mais son récit a clairement changé toute ma perception de la course à pied. Si l’objectif initial était de perdre du poids, plus j’avançais dans son livre, plus l’aspect “dépassement de soi” prenait le dessus.

C’est à la lecture de son parcours qu’un nouveau monde m’a été présenté : le trail. J’habite au pied du Luberon, autant vous dire que trouver des parcours plats ici relève de l’exploit. J’ai donc commencé naturellement à m’intéresser à la pratique du trail. Si la course à pied se résume à courir sur du plat, le plus rapidement possible sur des distances allant de 5 km à 42 km, le trail lui est complètement différent. Le but recherché ici est d’avaler un maximum de dénivelé positif sur des distances qui semblent sans réelles limites. Ça peut aller de 15 km à 150 voire 200 km. Si marcher pendant un semi-marathon est souvent vu comme un échec, sur un trail de 25 km ce sera sans doute la meilleure décision pour être à minima finisher. Car oui, parfois le simple fait de finir une course est un exploit en soi. J’avais un peu de mal à me représenter la difficulté engendrée par ce fameux dénivelé. Après tout, il suffit de ralentir la cadence. Non ?

1er Trail

Nous sommes maintenant à la mi-janvier. Je “cours” depuis maintenant 2 mois et demi et j’ai parcouru environ 200 km. L’idée de faire une petite sortie typée trail a fait son chemin et j’ai envie de planifier mon parcours. Une petite forêt pas loin de chez moi, une boucle de 14 km et environ 300 m de dénivelé. Je n’ai jamais couru cette distance, mais je me dis qu’au pire ça se transformera en jolie randonnée.

Chaussures aux pieds, un peu d’eau, quelques compotes de fruits, et c’est parti. Dès les premiers kilomètres, le simple fait de courir sur du sentier change complètement la donne. Je ne pourrais pas dire que c’est plus dur ou plus facile, mais c’est clairement différent. Fidèle à mon plan, je marche à la moindre petite grimpette pour repartir dès que c’est plat. Jusque-là j’avance à mon rythme et je suis plutôt agréablement surpris. Le cadre est magnifique, il fait beau, les randonneurs te disent bonjour. Rien à voir avec mon tour habituel en ville agrémenté du bruit des voitures.

Mais qui dit dénivelé positif, dit aussi dénivelé négatif. J’avoue avoir pris cette partie complètement à la légère. Si on imagine aisément la difficulté de courir en montée, s’imaginer qu’il est tout aussi difficile de gérer la descente n’est pas inné. Du coup entre les cailloux, l’irrégularité du terrain et la “vitesse”, la gestion de ce dénivelé négatif devient vite chaotique.

Mais au final, tout est bien qui finit bien, je termine mes 14 km en 1h40 et je suis globalement content de moi, sans blessure et en ayant en tête de recommencer rapidement.

Le bilan

Voilà maintenant 4 mois et demi que j’ai couru pour la première fois depuis des dizaines d’années et aussi bizarre que ça puisse paraître, j’y prends réellement du plaisir. L’objectif initial était la perte de poids et ne plus voir ces fameux 3 chiffres sur la balance. Sur ce point, j’ai perdu quasiment 15 kg en 4 mois et demi. Courses, alimentation ou les deux, je ne sais pas mais ça fait clairement du bien au moral !

Pour la partie course, voici un extrait de mes exploits :

Les beaux jours arrivent et chaque sortie devient un vrai kif, surtout avec les terrains que propose ma région. Le programme de ces prochaines semaines est un trail à Lagnes (84) de 16 km/850 m D+ avec Guiom et le Trail de Haute-Provence de 30 km/1200 m D+. Si le premier ne me fait pas spécialement peur, le THP30 me terrifie littéralement. Autant sur la distance que sur le D+ qui seront une grande première pour moi … Comme dit plus haut, être finisher sera déjà un exploit.

J’essaierai de vous partager quelques récits de course ici. À ce qu’il paraît, c’est la tradition chez les runners 🙂

En attendant, vous pouvez me suivre sur Strava.

Hatom.